Les excès de Bombardier ne sont que la pointe de l’iceberg

Montréal, le 7 avril 2017 — Le ratio entre la rémunération des hauts dirigeants et le salaire moyen (ou médian…) des employés de Bombardier était inacceptable même avant les récentes augmentations qui ont choqué le Québec.

Le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) considère que le Québec aurait dû se choquer et s’organiser bien avant contre les rémunérations excessives et inéquitables envers le reste de la société que s’octroient les hauts dirigeants des grandes entreprises, dont Bombardier et Québecor.

Même sans hausse cette année et si on accepte la méthode problématique des comparables pour établir la rémunération, celle de Pierre Beaudoin ne devrait pas être comparable à celle de présidents de CA qui occupent aussi la fonction de PDG (qu’on pense à Boeing…), car Pierre Beaudoin n’est pas PDG, il est seulement président du CA de Bombardier.

Chez Québecor, la rémunération totale des cinq plus hauts dirigeants a doublée entre 2015 et 2016, passant de 9,5 millions de dollars à 21,7 millions de dollars. L’écart entre de telles hausses et les rendements fait de plus en plus réagir les actionnaires lors des votes consultatifs sur la rémunération qui sont tenus aux assemblées annuelles. Aussi, les objectifs liés à la valeur de l’action, même s’ils paraissent rationnels par ailleurs, tendent très généralement à dissocier l’évolution de la rémunération des dirigeants des logiques d’équité et de gros bon sens. Les entreprises n’évoluent pas dans le vide, mais bien dans un environnement social très sensible aux dérives, qu’elles soient préméditées ou tout simplement fortuites.

Ainsi, devant des justifications invoquées par des hauts dirigeants qui ne tiennent tout simplement pas la route, il existe des moyens d’agir autrement qu’en poussant de hauts cris.

Le MÉDAC dénonce depuis vingt ans les rémunérations excessives dans toutes les entreprises. Les actionnaires ont d’ailleurs la possibilité de passer à l’action en le désignant comme fondé de pouvoir pour les représenter aux assemblées annuelles plutôt que d’abdiquer en jetant leur formulaire de procuration à la poubelle et, du coup, leur droit d’exercer leur influence auprès des entreprises dans lesquelles ils investissent.

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