Avoir affaire à des vendeurs-ouvriers qui craignent de perdre leur emploi

14 mars 2017
Dominique Lemoine

Des employés de la Banque Toronto-Dominion auraient admis avoir contrevenu à la loi et menti à des clients de peur de perdre de leur emploi.

« Nous le faisons parce que nos emplois sont en jeu », aurait affirmé un employé de la TD au réseau de télédiffusion public CBC. En plus des travailleurs de première ligne, des travailleurs affectés à la gestion de l’épargne et des placements auraient aussi été concernés par une pression patronale incitant à tromper les clients.

Au total, une centaine d’actuels et d’anciens employés de la TD auraient partagé à la CBC ? leur vécu par rapport à des « pressions » patronales les contraignant à convaincre les clients d’acheter des produits et des services financiers qui dépassent leurs besoins et leur capacité financière, ce qui est associé aux concepts de vente incitative ou de vente poussée.

Selon les témoignages reçus par la CBC via son outil Go Public, la banque aurait imposé à ses employés des cibles de revenus de ventes à atteindre et des objectifs trimestriels de points à accumuler, contribuant ainsi à créer un environnement de type « chaudière à pression » générateur de « stress » et d’« acharnement », ainsi que laxiste en matière éthique.

Des employés auraient affirmé que le code d’éthique de la banque était impossible à appliquer en raison des attentes de ventes patronales, ainsi que de la présence et de la pression de dirigeants dans leur dos.

Par exemple, au moins deux employés auraient admis avoir haussé la limite de crédit de clients par quelques milliers de dollars d’un seul coup sans les prévenir, juste pour obtenir des points de cibles de revenus de ventes, ce qui contreviendrait à la Loi fédérale sur les banques. Un autre aurait révélé avoir fait passer un client, sans l’avertir, à un compte impliquant des frais mensuels plus élevés.

Certains travailleurs de la TD auraient écrit à la CBC qu’ils étaient désormais en congé pour des raisons médicales, telles qu’anxiété et dépression, liées à la « pression constante » de vendre davantage. D’autres auraient avoués ne pas pouvoir dormir la nuit car ils pensent à comment vendre davantage le lendemain.

De plus, une conseillère en placements aurait affirmé à la CBC avoir investi l’épargne de clients dans des fonds qui ne leur convenaient pas, et ce, « à cause de la pression » et d’un « plan d’amélioration de la performance » pouvant mener à la perte de son emploi.

Un autre conseiller financier aurait concédé avoir minimisé l’importance des risques associés à des produits et services qui le rapprochaient des cibles de revenus de ventes trimestrielles, mais qui n’étaient pas nécessaires ou abordables pour les clients.

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