Un régime industriel encore plus autoritaire que Trump?

27 janvier 2017
Dominique Lemoine

Les marchés boursiers d’Amérique du Nord ne se sont pas encore effondrés, comme l’anticipaient plusieurs, en cas d’élection de Donald Trump à la présidence avec son discours protectionniste.

Par exemple, l’entreprise Tesla de l’entrepreneur médiatisé Elan Musk aurait obtenu un gain de 40 % en Bourse depuis le début décembre 2016 en raison d’une perception d’investisseurs selon laquelle l’activité manufacturière de Tesla en matière de piles électriques et d’automobiles électriques pourrait bien se porter sous une administration fédérale représentée par Donald Trump.

L’indice boursier Dow Jones a gagné près de 1800 points depuis le 8 novembre 2016, jour de l’élection présidentielle, passant ainsi au-dessus du seuil des 20 000 points. L’indice S&P 500, qui serait plus représentatif de l’économie réelle selon des observateurs, ne se serait pas effondré lui non plus, obtenant un gain de 154 points pour atteindre 2 294 points. La hausse du Nasdaq, lui aussi considéré comme étant plus représentatif que le Dow Jones, a été de 457 points, pour atteindre 5 651 points.

Même l’indice principal de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX, a jusqu’à maintenant gagné 917 points pour atteindre 15 574 points depuis le jour de l’élection et malgré des inquiétudes de ce côté-ci de la frontière par rapport à des discours protectionnistes qui ont été et qui sont encore entretenus par Trump.

Rappelons que la Bourse de Toronto est fortement composée d’entreprises du secteur des ressources naturelles et que l’ouverture de Donald Trump aux projets de pipelines a probablement eu un impact boursier positif à Bay Street.

Cette tendance, jusqu’à maintenant, n’est pas sans rappeler le maintien des cours boursiers à Londres après le dévoilement des résultats du référendum au sujet du Brexit, malgré des campagnes de peur du camp du non qui affirmaient que la Bourse et les échanges commerciaux allaient mordre la poussière en cas de victoire du oui. L’indice FTSE 100 de la Bourse de Londres a gagné 834 points depuis le jour du référendum, pour désormais dépasser le niveau des 8 000 points.

Bref, au-delà des discours politiques protectionnistes de façade pour séduire un électorat, des mécanismes et des rouages structurels du système industriel, financier et boursier, ainsi que des personnes influentes au sein de ce système, semblent orienter les marchés boursiers et les échanges commerciaux vers la continuité, plutôt que vers l’apocalypse autocratique annoncée sur ces deux plans, ce qui n’exclut pas des possibilités de croissance des inégalités économiques et sociales, ainsi que des risques environnementaux.

Lire aussi :

Partenaires :